L’innovation technologique apparaît à nouveau comme un moteur essentiel de la croissance économique, position illustrée par l’attribution du prix Nobel d’économie d’octobre 2025 à Joel Mokyr, Philippe Aghion et Peter Howitt pour leurs travaux sur le rôle du progrès technique et la dynamique de la destruction créatrice. Le comité Nobel a réparti le prix : la moitié revient à l’Américano‑Israélien Joel Mokyr (79 ans), « pour avoir identifié les conditions préalables à une croissance durable grâce au progrès technologique », et l’autre moitié est partagée par le Français Philippe Aghion (69 ans) et le Canadien Peter Howitt (79 ans) pour leur théorie expliquant comment l’innovation entraîne à la fois création et destruction au sein des économies. Mokyr, professeur à l’université Northwestern, s’est appuyé sur des sources historiques pour montrer pourquoi certaines vagues d’innovation produisent une croissance soutenue. Aghion et Howitt ont formalisé la notion bien connue de destruction créatrice : l’arrivée d’un produit ou d’une technique supérieure supprime des activités anciennes, créant des gagnants et des perdants. Dans sa présentation, la professeure Kerstin Enflo, membre du comité Nobel, a insisté sur la nécessité de ne pas considérer le progrès comme acquis. Pour que l’innovation se traduise en croissance partagée, a‑t‑elle souligné, il faut une société prête au changement : ouverture, marchés compétitifs, investissement en recherche et développement et dispositifs pour accompagner les transitions. Ce diagnostic éclaire des débats actuels. La capacité des entreprises à absorber et à diffuser les technologies détermine largement l’impact macroéconomique des innovations. À un extrême, des start‑ups révolutionnaires créent de nouveaux secteurs et emplois ; à l’autre, des entreprises établies périclitent lorsqu’elles n’innovent pas assez. Les conséquences sont tangibles pour les PME, qui doivent souvent réviser leurs modèles pour survivre : on observe des stratégies d’adaptation, de numérisation et de nichage — des dynamiques exposées dans des enquêtes sur la manière dont les petites entreprises s’ajustent en période de crise (comment s’adaptent les petites entreprises). L’innovation n’est pas uniforme selon les secteurs. Certains segments montrent une résistance relative face aux chocs, tandis que d’autres subissent des recompositions rapides. Comprendre quels secteurs tiennent le mieux permet d’orienter politiques publiques et investissements privés (quels secteurs résistent le mieux). Sur le plan macroéconomique, les questions soulevées par les lauréats rejoignent des enjeux plus larges : comment encourager l’innovation tout en limitant ses effets sociaux négatifs ? Quels mécanismes fiscaux, quels filets sociaux, quelles politiques industrielles privilégier pour que la croissance soutenue profite au plus grand nombre ? Des débats voisins portent sur les défis majeurs de l’économie mondiale aujourd’hui — dettes, inégalités, reconfiguration des chaînes logistiques, chocs climatiques — qui modulent la capacité des pays à tirer parti des technologies (défis majeurs de l’économie mondiale). L’autre face de l’innovation concerne l’emploi. Si certaines technologies automatisent des tâches, d’autres créent des métiers nouveaux et stimulent la demande en compétences différentes. La formation continue, la reconversion et l’intégration des nouvelles professions deviennent des priorités, comme le montrent les analyses sur les métiers qui dynamisent l’économie actuelle (les nouveaux métiers qui boostent l’économie). Enfin, la portée de l’innovation dépend aussi des règles du jeu international. La mondialisation facilite la diffusion des technologies mais expose aussi aux déséquilibres compétitifs. La question reste ouverte : la globalisation est‑elle un atout ou une menace pour l’économie européenne et ses capacités d’innovation ? Les réponses orienteront les choix de politique industrielle et commerciale (mondialisation : atout ou menace). Le comité Nobel a rappelé que l’innovation scientifique, la destruction créatrice et une société ouverte au changement sont des ingrédients nécessaires pour une croissance durable. Reste à savoir, dans les années qui viennent, comment les États, les entreprises et les citoyens combineront formation, protection et incitation pour transformer les ruptures technologiques en progrès partagé. Quelle place accorder à la formation, à la recherche publique et aux protections sociales pour accompagner ces transitions ?
L’innovation technologique : un atout pour la croissance économique
