La Banque de France a révisé à la baisse sa prévision de croissance pour 2025 : le produit intérieur brut devrait progresser de seulement 0,6% sur l’année, contre 0,7% estimé précédemment et après une croissance de 1,1% en 2024.
Selon l’institution, l’économie a affiché une hausse modeste au premier trimestre (+0,1%) puis connaîtrait un rythme ralenti au premier semestre avant une légère accélération au deuxième semestre pour aboutir à ce scénario de 0,6%. La révision tient en grande partie à une détérioration des échanges extérieurs : la contribution du commerce extérieur à la croissance serait négative cette année, à hauteur d’environ -0,5 point, soit une chute d’environ 0,8 point par rapport aux projections de mars.
Derrière ce constat, plusieurs mécanismes se conjuguent. L’un des plus nets est l’effet de change : le renforcement de l’euro face au dollar pèse mécaniquement sur la compétitivité des exportations françaises et réduit la valeur en euros des revenus tirés du marché américain et d’autres zones. À cela s’ajoutent des signes de ralentissement de la demande extérieure et des tensions sur certaines chaînes de valeur, qui limitent la capacité des entreprises à compenser la faiblesse des débouchés par des gains de parts de marché.
Sur le plan intérieur, la croissance semble portée mais contrainte : la consommation des ménages et l’investissement restent moindres que ce que voudraient les optimistes, tandis que les marges des entreprises sont comprimées par la compétition internationale et des coûts parfois élevés. Le bref coup de frein attendu au début de l’année laisse présager une reprise modérée en seconde partie d’année, mais pas de regain net d’activité capable d’écraser les risques extérieurs.
Les conséquences sont concrètes. Une croissance plus faible pèse sur l’emploi, les recettes publiques et la capacité d’investissement des acteurs privés et publics. Elle complique aussi la conduite des politiques économiques : soutenir la demande sans ranimer l’inflation ni aggraver les déficits devient un équilibre délicat.
Pour les acteurs financiers et les épargnants, l’environnement appelle à la prudence et à une diversification des horizons : comment se positionner quand la croissance stagne et l’incertitude persiste ? Des pistes pratiques et des stratégies pour investir intelligemment en période d’incertitude peuvent aider à mieux calibrer les choix.
Plusieurs analyses et éclairages récents prolongent ce diagnostic : des tribunes sur les comptes publics et le commerce extérieur, des éléments chiffrés sur les trajectoires macroéconomiques et sectorielles, ou des repères pour comprendre les tensions structurelles qui pèsent sur la croissance. À plus long terme, la transition énergétique est souvent mise en avant comme un levier de relance et de compétitivité — mais son effet dépendra des investissements publics et privés qui l’accompagneront.
La Banque de France n’exclut pas que ce scénario de croissance moindre se prolonge au-delà de 2025. Reste la question politique et économique centrale : les acteurs publics et privés sauront‑ils dégager les marges de manœuvre nécessaires pour transformer un ralentissement conjoncturel en opportunité de renforcement structurel ?