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Entreprises et inflation : quelles stratégies pour s’en sortir ?

Mis à jour le 20 novembre 2023

Fait essentiel. L’inflation pèse fortement sur les PME : hausse des salaires, hausse des coûts d’approvisionnement, chaînes logistiques tendues et concurrence des grands acteurs du e‑commerce. En France, l’inflation a atteint +4,9 % en 2023 selon la Banque de France, avec des prévisions autour de 3 % pour 2024. Ces chiffres imposent des choix rapides et concrets pour préserver la trésorerie et la compétitivité.

Contexte et données. La hausse des prix est le produit de chocs multiples — pandémie, tensions géopolitiques, crise énergétique — qui se répercutent sur les coûts de production et le pouvoir d’achat. Dans l’industrie, les coûts de production ont bondi (près de +14,9 % sur certaines périodes récentes) ; à l’échelle longue, l’INSEE note une augmentation notable de l’inflation sur vingt ans. Ces phénomènes modifient la demande et fragilisent les marges. Pour approfondir l’économie de l’incertitude et les choix d’investissement en période instable, voir cet éclairage : Lesoir‑Echos — investir en période d’incertitude.

Que peuvent faire les dirigeants de PME ?

Voici des pistes opérationnelles, classées et actionnables, pour reprendre la main.

1. Analyser vos données

  • Reprendre les chiffres sur 3 à 5 ans pour détecter les tendances et ruptures.
  • Mesurer l’évolution de la contribution marginale et le coût de revient par produit ou service.
  • Calculer la marge et le point mort pour prioriser les offres.
  • Suivre les frais fixes (loyer, assurances) et la dynamique tarifaire des concurrents.

2. Revoir la tarification et l’offre

  • Identifier vos vaches à lait et vos produits déficitaires : conservez l’essentiel, allégez le reste.
  • Impliquer la force commerciale : ceux qui sont sur le terrain ont des leviers concrets.
  • Négocier avec clients et fournisseurs : lots, remises structurelles, services annexes payants (stockage, livraison, personnalisation).
  • Tester des packages ou des offres à valeur ajoutée pour préserver la relation client malgré une hausse des prix.

3. Optimiser la performance opérationnelle

  • Réduire les temps d’arrêt pour le secteur manufacturier ; réduire les retours par une meilleure qualité.
  • Investir dans la numérisation et l’automatisation : gains de productivité et réduction des erreurs. Des études montrent que l’automatisation peut générer des économies de l’ordre de 20–30 % sur certains postes.
  • Robotiser les tâches administratives répétitives pour libérer du temps et réduire les coûts indirects.

4. Gérer stratégiquement les ressources humaines

  • Penser au-delà du salaire : avantages non salariaux, formation, mobilité interne et qualité d’intégration.
  • Développer une marque employeur pour attirer et retenir dans un marché du travail tendu.
  • Associer les équipes aux projets d’amélioration : le terrain recèle souvent des idées d’économies.

5. Innover

  • Créer des cellules dédiées à l’innovation pour repenser produits, formats et process.
  • Repenser les recettes ou les intrants pour réduire les coûts sans sacrifier la valeur perçue.
  • Sous‑traiter des activités coûteuses à des spécialistes quand cela réduit le coût global.

6. Mieux gérer les approvisionnements

  • Établir des partenariats durables avec les fournisseurs et comparer systématiquement les offres.
  • Distinguo entre acheter et s’approvisionner : demander plusieurs devis, évaluer la rentabilité réelle des références.
  • Surveiller le marché fournisseur pour repérer des alternatives ou des futurs partenaires.

7. Se doter d’une vision et d’objectifs clairs

  • Définir ce que l’on cherche : couvrir la trésorerie, réduire les coûts fixes, améliorer la marge ?
  • Communiquer les objectifs, associer les collaborateurs, mesurer les progrès et lier les incitations aux résultats.
  • Préparer un plan de contingence si un scénario défavorable se matérialise.

8. Faire des prévisions financières

Pour convaincre banques ou partenaires, bâtissez des prévisions sur 12 à 24 mois : intégrez l’impact des mesures envisagées, détaillez les besoins de financement, identifiez le point mort, les ratios clés et les risques. Révisez le budget régulièrement. Pour des conseils pratiques sur la gestion financière en contexte volatil, consultez : Lesoir‑Echos — bien gérer ses finances.

Quelques repères chiffrés et pratiques

  • Automatisation : économies potentielles 20–30 % (McKinsey).
  • Audit énergétique : jusqu’à 25 % d’économies possibles dans l’industrie ; équipements low‑energy amortissables en 18–24 mois.
  • Pensez à diversifier les achats locaux ou à privilégier les circuits courts pour réduire l’exposition aux variations internationales.

Pour comprendre l’impact macro et la trajectoire de croissance qui pèsent sur ces choix stratégiques, on lira aussi ce décryptage sur le ralentissement de la croissance en 2025 : Lesoir‑Echos — pourquoi la croissance ralentit. Et pour des ressources pratiques (audit, guides), voici deux compléments : guide pratique et audit et aides.

Derrière les chiffres, des dirigeants réajustent produits, processus et équipes pour transformer la contrainte en levier. La question reste ouverte : jusqu’où une PME peut‑elle adapter ses modèles pour que la crise devienne, au moins partiellement, un avantage compétitif ?

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