Le nouveau pôle immobilier Anfa Aerocity, porté par Casa Anfa, transforme l’ancien aéroport d’Anfa en un quartier mixte de 350 hectares appelé à accueillir environ 100 000 habitants et 100 000 emplois. Ce basculement foncier, entamé il y a près de deux décennies, devient tangible : voiries, espaces verts et premières opérations immobilières dessinent déjà la silhouette d’une nouvelle centralité urbaine pour Casablanca. Le projet, coordonné par l’Agence d’Urbanisation et de Développement d’Anfa Aéroport Casa-Anfa et soutenu par le Groupe Caisse de Dépôt et de Gestion (CDG), combine bureaux, logements, équipements et grandes étendues paysagères, avec une ambition affichée de standards internationaux. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 4,3 millions de m² de surface constructible, dont près de 2,3 millions m² réservés au logement dans le périmètre opérationnel, et un investissement public-privé estimé à 5 milliards DH. Sur le terrain, la transformation influe déjà sur des quartiers voisins — des Résidences Yasmine aux Villas des Princes — et alimente des projets connexes comme la Marina Casablanca, Aeria Park et Anfa Park. Derrière la vitrine ambitieuse, se jouent des questions de mobilité, d’inclusivité urbaine et de marché immobilier : autant d’enjeux qui détermineront si Casa Anfa deviendra un modèle de métropole ou un simple pôle d’images.
En bref : 350 ha convertis en nouvelle centralité ; 4,3 M m² de surface constructible ; 100 000 habitants et 100 000 emplois attendus ; 5 Md DH d’investissements ; premiers aménagements publics (115 ha, 310 000 m² de voirie, 40 ha d’espaces verts) ; acteurs : Agence d’Urbanisation, Reichen et Robert & Associés, Franck Boutté et bureaux d’études ; impacts sur Residences Yasmine, Anfa Club, Casa Green Town et Villas des Princes.
Anfa Aerocity et Casa Anfa : une nouvelle centralité immobilière à Casablanca
Le projet confirme une réaffectation majeure du foncier urbain : l’ancien aérodrome devient le socle d’une ville dans la ville. La planification repose sur un Plan Directeur étendu initialement à 475 ha, avec un périmètre opérationnel retravaillé à 365 ha pour la phase AVP des espaces publics et une première tranche de 115 ha destinée aux voiries et aux parcs.
La programmation privilégie la multifonctionnalité : logements, tours de bureaux, équipements métropolitains et commerces cohabitent pour créer un pôle d’attraction. L’objectif affiché est clair : faire de Casa Anfa un pôle d’affaires référent — accueillant notamment la place financière et des sièges internationaux — et un cadre de vie attractif pour les familles et les salariés.
Ces transformations répondent à des choix politiques et économiques — redynamiser la ville et capter l’investissement international — mais soulèvent aussi des défis locaux, notamment le prix du foncier et l’accessibilité pour les ménages modestes. Insight : l’ambition urbaine se mesurera à la capacité du projet à mêler attractivité économique et inclusion sociale.
Programmation, surfaces et premiers chantiers
La consistance programmatique est chiffrée : 2,3 millions m² de logements (potentiel dans le périmètre opérationnel), 1,3 million m² de bureaux, et près de 700 000 m² d’équipements. La première tranche opérationnelle prévoit 310 000 m² de voirie, 20 500 m² de places et 40 ha d’espaces verts, dont le noyau paysager autour de Anfa Park.
Sur le plan opérationnel, les acteurs misent sur une diversification des produits immobiliers — des appartements dans des ensembles à R+4 jusqu’à des tours en R+16 — pour attirer une clientèle variée. Insight : la réussite commerciale dépendra d’une offre équilibrée entre logements accessibles et immeubles de bureaux haut de gamme.
Espaces verts, loisirs et continuité urbaine : Anfa Park et la waterfront
La présence d’espaces verts est centrale : le projet revendique près de 100 hectares d’espaces paysagers, avec un parc majeur — Anfa Park — prévu entre 50 et 54,6 hectares. À ces ambitions s’ajoutent des projets d’animation le long du front d’eau liés à la Marina Casablanca et des jardins thématiques comme Aeria Park.
Pour illustrer l’impact sur le quotidien, Sofia, architecte urbaine qui habite provisoirement les Résidences Yasmine, imagine se rendre en vélo à son bureau en longeant Anfa Park et en profitant d’une offre culturelle le soir sur les quais. Cette scène témoigne d’une volonté de recomposer la ville pour rapprocher travail, loisirs et logement.
La création d’espaces publics de qualité vise à inscrire Casa Anfa dans une logique de ville durable et conviviale ; néanmoins, l’effet réel dépendra des connexions avec le reste de Casablanca et de la programmation culturelle. Insight : les espaces verts peuvent devenir l’âme du quartier — à condition qu’ils soient bien connectés et activés.
Mobilité, voirie et connexions urbaines
La première tranche a déjà planifié 310 000 m² de voirie pour structurer les flux, avec des liaisons prévues vers les pôles existants et la future place financière. L’alternative aux déplacements automobiles se construit via des axes cyclables et des accès piétons reliant les quartiers voisins comme Casa Green Town et Anfa Club.
Sans une stratégie de transport public renforcée, le risque d’engorgement reste réel, particulièrement si l’emploi et l’habitat croissent plus vite que les infrastructures. Insight : la mobilité déterminera en grande partie l’attractivité quotidienne du pôle.
Acteurs, maîtrise d’œuvre et modèles de financement
La gouvernance du projet associe l’Agence d’Urbanisation et de Développement d’Anfa Aéroport Casa-Anfa au Groupe Caisse de Dépôt et de Gestion (CDG) pour mobiliser investissements publics et privés. La mission de maîtrise d’œuvre urbaine a été confiée à Reichen et Robert & Associés avec le Groupe 3, Franck Boutté Consultants et d’autres bureaux d’études.
Ce montage technique vise à garantir cohérence architecturale et conformité environnementale, tout en laissant une marge pour des opérations privées — des Ouvrage Immobilier résidentiels tels que les Résidences Yasmine, ou des ensembles hôteliers proches de la Marina Casablanca. Insight : la combinaison de maîtrise publique et d’opérateurs privés crée des opportunités, mais impose une gouvernance vigilante pour éviter la fragmentation.
Investissements, marché immobilier et risques
Les projections financières parlent d’un montant d’investissement public-privé proche de 5 milliards DH pour lancer les infrastructures et attirer les premiers opérateurs. À terme, la surface constructible totale est estimée à 4,3 millions m², avec des retombées attendues sur l’emploi local et le foncier.
Pour montrer le basculement du marché, un promoteur local évoque la demande croissante pour des villas urbaines près de la mer — un positionnement que les Villas des Princes incarnent déjà. Mais la pression sur les prix du foncier peut exclure des ménages et accroître la ségrégation spatiale si des mesures d’inclusion ne sont pas prises. Insight : la trajectoire sociale du quartier dépendra des impératifs de mixité et d’accessibilité financière.
Projets connexes et scènes de vie : du commercial au quotidien
Casa Anfa n’est pas isolé : il s’insère dans un écosystème où émergent des projets complémentaires — Casa Green Town pour la mixité résidentielle, la Marina Casablanca pour l’animation littorale, et des équipements sportifs et culturels qui ponctueront le quartier. Les acheteurs des Résidences Yasmine ou les membres de l’Anfa Club aperçoivent déjà un nouveau visage de la ville.
Un petit commerce familial installé près d’une future place publique imagine fidéliser une clientèle de résidents et de visiteurs, tandis que des startups envisagent des bureaux à proximité de la place financière. Ces micro-récits traduisent l’ambition de créer une vie de quartier dense et diversifiée. Insight : la qualité de l’offre commerciale et culturelle fera la différence entre un quartier-showroom et un véritable lieu de vie.
Quelle gouvernance pour un futur partagé ?
À l’heure où les premiers chantiers publics avancent, la gouvernance devra arbitrer entre efficacité économique et justice territoriale. Des mécanismes de suivi, la transparence des marchés fonciers et des quotas de logements abordables sont autant d’outils possibles pour éviter l’exclusion.
Pour que Casa Anfa devienne un modèle, la feuille de route devra associer entreprises, municipalité et habitants dès la conception des équipements. Insight final : le succès du pôle se jugera moins aux tours qu’à la capacité du quartier à fabriquer du commun.