Fait essentiel : À Rabat se tient une conférence régionale organisée par l’OMPI et le BMDA pour faire du droit de suite un levier concret de reconnaissance et de rémunération pour les artistes africains — une démarche qui s’inscrit dans la dynamique plus large du Maroc comme source d’inspiration et plateforme de création.
En bref — points clés
Rabat, conférence régionale : l’OMPI et le BMDA réunissent des délégations africaines pour élaborer des recommandations sur le droit de suite.
Législation marocaine : la loi instituant le droit de suite a été promulguée en juin 2022 et est entrée en vigueur en juillet 2023.
Modèle marocain : le Royaume, premier pays africain à opérer une collecte et répartition effectives via des outils comme WIPO Connect, se pose en exemple.
Source d’inspiration : Marrakesh, les kasbahs, l’artisanat et les couleurs nourrissent plasticiens, musiciens et designers — le phénomène Maroc Arty prend de l’ampleur.
Défis : harmoniser les pratiques sur le continent, moderniser la gestion collective et bâtir une stratégie africaine durable.
Le Maroc, source d’inspiration pour les artistes contemporains et internationaux
Le paysage culturel marocain dialogue désormais avec la scène internationale. Entre médinas, montagnes et littoral, la richesse visuelle et sensorielle du pays attire peintres, photographes et musiciens en quête de nouvelles palettes. Des figures historiques comme Yves Saint Laurent aux talents émergents, la fascination pour la lumière et les Couleurs du Maroc alimente des projets à Marrakech, Casablanca ou Essaouira.
Pour l’artiste fictive qui sert de fil conducteur à ce reportage, Laila Azouzi, jeune peintre installée entre la Kasbah et la nouvelle galerie du quartier, le Pays est un atelier à ciel ouvert. Ses séries mêlent motifs traditionnels et textures contemporaines, incarnant l’essor de labels locaux tels que Marrakech Création et Kasbah Design. Cette porosité entre tradition et expérimentation fait du Maroc un laboratoire créatif.
Un accès aérien facilité et des flux touristiques renouvelés renforcent cette attractivité ; plus d’informations logistiques et d’initiatives locales peuvent aider à comprendre ces mouvements (accès aéroport Casablanca). Insight : l’inspiration devient aussi économie lorsque la ville facilite la venue des artistes.
Racines Marocaines et Esprit d’Atlas : tradition, artisanat et modernité
Le dialogue entre Racines Marocaines et innovation nourrit un grand nombre d’ateliers. Mosaïque, calligraphie, tadelakt et broderie ne sont plus seulement préservés ; ils se recomposent dans des formes contemporaines, inspirant des projets de design et des Artisanat Boutique qui parlent au marché global.
L’exemple de la medersa mérinide de Taza — trésor patrimonial — illustre ce lien permanent entre héritage et création contemporaine : le détail architectural devient motif, la pierre, texture. Pour en savoir plus sur ce patrimoine et ses récentes mises en valeur, consulter cette plongée documentaire (la medersa mérinide de Taza).
Au-delà du beau, ces savoir-faire sont des leviers d’emploi local et de transmission. Insight : la préservation active du patrimoine génère des chaînes de valeur culturelles durables.
Marrakech Création, Oasis Inspiration et la structuration d’un marché
Des initiatives locales — villages d’artistes, résidences et foires — organisent l’espace de la création et permettent aux œuvres de circuler. Le label informel InspiMaroc illustre cette effervescence : il fédère artistes, galeries et boutiques autour d’une esthétique identifiable, oscillant entre Elégance Marocaine et design contemporain.
La mise en place du droit de suite au Maroc confère à ces dynamiques une assise économique. Adoptée en 2022 et appliquée depuis juillet 2023, la loi garantit une part des revenus aux plasticiens lors des reventes, stabilisant des carrières. Le tissu privé suit : l’arrivée de nouvelles enseignes et d’investissements comme l’ouverture d’un café international au Morocco Mall participe à l’attractivité culturelle et commerciale (Starbucks au Morocco Mall).
Laila voit dans ces mutations l’opportunité d’exposer à des foires régionales et d’entrer dans un circuit professionnel. Insight : la structuration du marché permet aux pratiques artistiques de devenir des activités viables, pas seulement des vocations.
Vers une stratégie africaine pour le droit de suite : Rabat prend l’initiative
La conférence organisée à Rabat par l’OMPI et le BMDA vise à passer d’expériences isolées à une stratégie coordonnée à l’échelle africaine. La vice-directrice de l’OMPI a rappelé que si une centaine de pays reconnaissent le droit de suite, seul un tiers l’applique effectivement. Le défi est donc pratique : comment déployer des systèmes de collecte et de répartition fiables sur des marchés hétérogènes ?
Le Maroc présente des avancées concrètes : adoption de la loi, intégration d’outils numériques comme WIPO Connect et premières collectes. Ce positionnement permet à Rabat d’offrir un cadre d’expérimentation pour l’Afrique entière. Pour situer ces enjeux dans le contexte économique national, on pourra consulter une synthèse sur les transitions et défis du pays (grands enjeux économiques).
Les participants évoquent aussi la piste d’un instrument international contraignant, mais la route paraît longue. Insight : rendre effectif le droit de suite sur le continent passe d’abord par des dispositifs nationaux robustes, puis par la coordination régionale.
InspiMaroc et les jeunes talents : nouvelles scènes, nouvelles voix
La mobilité et l’échange transatlantiques alimentent la scène marocaine : l’exemple du jeune chanteur américain JAHEED «JahOfYork», venu puiser inspiration dans la diversité culturelle du pays, illustre cette porosité. Des résidences accueillent désormais musiciens, compositeurs et plasticiens pour des projets hybrides — fusion des genres et dialogues interculturels.
Laila a participé à l’un de ces programmes : son travail gagne en visibilité, et ses collaborations explorent jazz électronique et rythmes traditionnels. Ce foisonnement confirme que la création marocaine n’est pas un musée, mais un terrain vivant. Insight : la rencontre des pratiques fait naître des formes inédites, prêtes à voyager.
Les enjeux à venir : transparence, gouvernance et durabilité
L’enjeu principal est désormais institutionnel : assurer transparence et efficacité dans la gestion collective des droits pour que la promesse du droit de suite profite réellement aux créateurs. Le mémorandum entre le Maroc et l’OMPI et les outils numériques déployés sont des leviers, mais demandent montée en compétences et confiance des acteurs.
La capacité à transformer inspiration en revenus durables passe aussi par l’accès aux marchés, la formation des jeunes créateurs et la valorisation patrimoniale. Dans ce registre, la visibilité et l’accès (transport, export, plateformes numériques) restent des conditions sine qua non — un point que l’amélioration des connexions aériennes renforce (informations pratiques sur Casablanca).
Finalement, la question n’est plus seulement esthétique : elle devient sociale et économique. Insight : sans une gouvernance renouvelée, l’« Oasis Inspiration » que représente le Maroc pour les artistes restera incomplète.
À Rabat, la volonté affichée est claire : replacer l’artiste au cœur de la valeur qu’il crée. Reste à traduire cette volonté en mécanismes concrets et partagés, pour que le souffle créatif du pays — Esprit d’Atlas, Elégance Marocaine, Oasis Inspiration — se transforme en perspectives durables pour ceux qui inventent demain.